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QUI EST COROT ?
Un homme qui a laissé cette phrase : " Si vous avez bon cœur, cela se verra dans vos œuvres ".
Jean-Baptiste Camille COROT naît le 16 juillet 1796 à Paris d'un père d'origine bourguignonne (Mussy la Fosse à côté de Semur-en-Auxois), et d'une mère d'origine Suisse.
Au moment de choisir un métier et après des études à Rouen et à Poissy, il avoue timidement son intention d'être peintre. Mais son père, soucieux de le voir poursuivre son commerce de draps, le met en apprentissage chez d'autres marchands mais sans succès.
COROT avait deux sœurs : en 1813, Octavie, l'aînée épouse le fils SENNEGON dont le père est un ami de la famille. C'est par cette alliance que COROT, plus tard, connaîtra le Morvan.
En effet, le couple SENNEGON eut une fille, Louise-Laure qui épousa le 26 octobre 1833 Philibert Nicolas BAUDOT originaire de Lormes. Celui-ci était le fils de Nicolas Marie Vincent BAUDOT (1777-1851) et de Marie Anne Jeanne HEULHARD, demeurant à Lormes dans le Nord du Morvan (Nièvre) où Nicolas Marie Vincent BAUDOT apparaît comme maire entre 1832 et novembre 1846. Philibert était né le 2 messidor an 9 et sa sœur Elize Eugénie le 9 germinal an 11.
On ignore si le jeune couple vécut à Lormes ou s'il y vint en vacances. Toujours est-il que Louise-Laure BAUDOT y reçut son oncle COROT qui y séjourna à plusieurs reprises et notamment en 1831, en 1841 et entre 1842 et 1848.
C'est de ces années que datent essentiellement les œuvres qu'il nous a laissées. A partir de là, on peut imaginer le peintre sillonnant les rues de Lormes et les chemins de la région à pied et pourquoi pas dans une charrette a âne ou encore dans une calèche à cheval puisqu'à la voir peinte par son oncle, Louise-Laure semble appartenir à la bourgeoisie.
COROT a peint d'après nature, c'est-à-dire assis devant son chevalet et sa toile sur les lieux mêmes de son sujet. Il a également beaucoup croqué pour peindre ensuite à l'abri de son atelier parisien. En tout cas le Morvan, tout comme l'Italie où il a longtemps séjourné, l'a séduit nous laissant des œuvres maîtresses qui marquent l'ensemble de ce qu'il a produit.
Sa sœur, Mme SENNEGON, meurt le 14 octobre 1874. Il la suivra de quelques mois, le 22 février 1875.
SÉJOUR DE COROT À SAINT-ANDRÉ-EN-MORVAN
Le souvenir de ce grand peintre est demeuré très vivace dans la population et ses descendants actuels.
Il semble sûr qu'une série de séjours s'échelonnent de 1842 à 1848. Le peintre logeait chez le meunier ROBIN propriétaire du moulin des Rates sur le Chaloire. Ce moulin n'existe plus qu'à l'état de ruines mais on voit encore les solides assises du petit barrage de l'étant constituant une réserve d'eau.
Une seconde période paraît certaine vers 1860. En effet, COROT a confié à plusieurs reprises des toiles à une jeune fille du pays qui les emportait à Paris où elle devait les déposer chez un ami du peintre demeurant " 3, rue Lafayette ". Cette précision paraît curieuse mais ce souvenir était demeuré très vif dans l'esprit de cette jeune personne et souvent elle en fit part à ses enfants par la suite. Or l'une de ses filles, en a souvent parlé elle-même.
L'une des anecdotes se rattachant à ses séjours est certaine : COROT avait proposé au meunier ROBIN de lui laisser en souvenir un tableau le représentant assis sur sa mule, mais ROBIN s'excusa de ne pouvoir accepter n'ayant que " fé de toutes ces béteries-lai ".
On aurait, paraît-il, trouvé une toile vers 1900 dans un grenier d'une maison de Saint-André. Mais on fut très discret.
Le meunier ROBIN a laissé une veuve, Madeleine ROBIN, qui a habité une maison du bourg* (celle de l'actuel maréchal-ferrant) elle est morte en 1902 fort âgée.
Tels sont les souvenirs qu'on a pu recueillir dans la commune sur ces fructueux séjours du peintre.
* La maison est la première maison à gauche en arrivant sur la place par l'école.
PROMENADE A SAINT-ANDRÉ-EN-MORVAN
A la limite des départements de la Nièvre at de l'Yonne, Saint-André-en-Morvan culmine sur un éperon granitique. Le site est impressionnant par l'échelle et le caractère sauvage des montagnes boisées au pied desquelles blanchit le confluent de la Cure et du Chaloire (ou Saloir)ru impétueux parmi d'autres vertigineux torrents.
Il y a une centaine d'années, les loups étaient nombreux dans les forêts avoisinantes et la Cure
Recelait dans ses eaux frissonnantes, truites, écrevisses, et saumons.
Quatre cabarets, dont un tenait table d'hôte, accueillaient les rares visiteurs qui osaient s'aventurer dans ce village de bout du monde.
Parmi eux, il y avait un artiste-peintre qui semble y avoir séjourné plusieur fois en trente ans. Il se nommait Jean-Baptiste Camille COROT.
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